Enfin je prends mon courage à deux mains pour essayer d’ecrire mon premier billet. Ancien cadre financier en France, j’ai décidé il y a 6 ans de tout plaquer et de me lancer dans l’entreprenariat.
Et j’ai choisi mon pays de naissance, le Cameroun pour démarrer cette nouvelle aventure. Pourquoi ? De nature rebel, j’ai toujours voulu être indépendant. En classe de 1ere je livrais des pizza apres les cours, non pas par nécessité mais par besoin d’autonomie et d’indépendance financiere. Bon d’accord c’etait surtout pour m’acheter des Baskets…J’etais vraiment addict à l’époque… Tout mon parcours universitaire a eté effectué en apprentissage (2 semaines ecole et 2 semaines entreprises) j’ai donc integré tres tot les codes du monde du travail ainsi que leurs limites...
Pourquoi le Cameroun ? Apres l’avoir quitté 25 ans auparavant, c’est lors d’un retour en 2009 que je me suis rendu compte de l’écart qu’il existait avec la France et des opportunités de business possibles. Depuis J’y ai dévellopé plusieurs entreprises principalement dans le conseil et d’autres secteurs. Je reviendrai sur mes prochains billets pour vous raconter mes mésaventures, mes échecs et mes réussites au Cameroun. Mais pour le moment je souhaiterai partager ce billet d’Herve KABLA qui m’a beaucoup marqué car il résume assez bien ce que j’ai pu vivre dans mes 2 vies, d’entrepreneur et de salarié.
C’est dur, la vie d’un salarié
Je peux vous le dire, oui, c’est dur. C’est dur parce qu’avec le temps, la lassitude vient, et que psychologiquement, c’est difficile à vivre. C’est dur parce qu’on ne fait pas toujours ce que l’on veut. C’est dur, parce qu’on a parfois un petit chef au-dessus de soi qui nous pourrit la vie (vous le reconnaissez ?…). C’est dur, parce que les collègues nous font suer, parce que les trajets dans les embouteillages (moi j’en avais 3H par jour) ou les transports en commun, c’est long, parce qu’on n’est jamais maître de son destin ni de son temps, parce qu’on se fait piquer les projets intéressants, parce qu’on est mal payé, parce que parfois le travail est physiquement difficile, (parce qu’on fait parti des minorités et qu’il est plus difficile d’évoluer) par ce que … (ajoutez ce que vous voulez). Bref, c’est dur, je le reconnais, j’ai été salarié pendant 18 ans. (12 ans pour moi)
Et puis un jour j’ai créé ma boîte. Croyez-vous que ma vie est devenue plus douce pour autant ?
C’est dur, la vie d’un entrepreneur
Contrairement à ce que vous pouvez croire, c’est dur d’être entrepreneur, et largement plus dur que d’être salarié. C’est dur, parce qu’au début, vous êtes seul(e). Que le démarrage prend du temps. Que vous n’arrivez pas à vous payer. Que vous vous mettez à douter. Que vous n’avez pas de back-up, pas d’indemnités de chômage, pas de filet. C’est dur, parce que votre famille compte sur vous, et se demande si vous ne devriez pas redevenir employé (ma mere m’a supplié pendant 4 ans). C’est dur, parce que vous passez 80, 90 heures par semaine à bosser. Que vous vous couchez en pensant aux problèmes non résolus la veille, et vous vous réveillez avec ceux à résoudre le matin même.
C’est dur, parce que quand ça démarre, vous vous retrouvez à faire le commercial, le manager, le consultant, le comptable, et même le responsable des moyens généraux. C’est dur, parce que les salariés ne sont pas toujours motivés, pas toujours stables, pas toujours fidèles, pas toujours talentueux (mais c’est vous qui les avez recrutés, et vous devez leur faire confiance). Parce qu’à leurs yeux vous n’êtes qu’un patron (même si vous avez été salarié pendant plus longtemps qu’eux), et que patron, ça rime avec c…
C’est dur parce que vous portez le risque de votre affaire, de votre entreprise. C’est dur parce que le salaire d’un chef d’entreprise, ce n’est ni celui d’un trader, ni celui d’un patron du CAC 40. C’est dur parce que vous connaissez les deux côtés du fleuve, mais que personne ne vous croit quand vous dites que c’est dur. C’est dur parce que même quand vous réussissez à vous développer, vous n’êtes pas à l’abri d’une catastrophe et de tout perdre. C’est dur parce que vos choix sont décisifs, qu’on vous les reprochera s’ils sont mauvais, et que personne ne reconnaîtra votre talent s’ils s’avèrent judicieux.
Oui, je peux vous le dire, c’est dur d’être entrepreneur.
Dans l’imaginaire des gens, entrepreneur = patron d’une entreprise du CAC. J’ai même entendu, hier, sur France Infos, un journaliste parler des entrepreneurs du CAC ! Belle manipulation intellectuelle: en quoi Stéphane Richard ou Alexandre Ricard sont-ils des entrepreneurs? Ont-ils créé les sociétés qu’ils dirigent? Absolument pas. Ils ne sont pas plus entrepreneurs que je ne suis trompettiste.
Des entrepreneurs, des vrais, j’en ai croisé, et j’en croise souvent. Des gens accessible, bosseurs, qui se donnent à fond pour leur boîte. Et dont la vie est loin d’être la sinécure que vous pourriez imaginer.
Alors, entre l’entrepreneur et le salarié, lequel trime le plus? Tout est une question de perception et de choix de vie. On peut se donner à fond dans les deux cas, ou bien décider de lever le pied dans les deux cas, mais les conséquences ne sont pas les mêmes: je connais peu d’entreprises dans lesquelles le ou les fondateurs ne se soient pas impliqués à 200%.
Et si jamais certains d’entre vous, salariés de leur boîte, pensent que j’ai tort, et bien je les invite à se lancer et à créer leur affaire. On reparlera de ce sujet deux ans plus tard…